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13 juillet 2015 1 13 /07 /juillet /2015 18:27

 

(la première partie est juste en dessous, déroule, déroule, sinon après tu sauras pas.) 

 

Faisons la liste de ce qui effraie Babtou fragile plus généralement maintenant:

Le communautarisme donc ( déjà évoqué), une femme noire championne de tennis, le "racisme antiblanc" et le racisme "inversé", la menace du politiquement correct, toute mention de "race", l'appropriation culturelle. (et doit sûrement y avoir d'autres choses mais on a pas toute la journée non plus)

Le "racisme antiblanc" et le racisme inversé (notons que déjà s'il est "inversé" cela veut dire qu'à l'endroit, comme il est sensé être donc, il est PAS tourné envers les blancs. Y'a rien qui gigote là?)

Babtou fragile a toujours des histoires plein sa musette d'agressions subies "en banlieue" (terre sauvage s'il en est) et de "sales blancs" et autres. Ce que ne pige pas Babtou fragile, c'est que c'est de la discrimination MAIS que ce n'est pas un outil de domination: cette discrimination ponctuelle ne fait pas partie intégrante de la société et n'a jamais contribué à dévaluer des populations entières, à les exploiter, à les coloniser, à les tuer en toute impunité, à les agresser légalement. Nous quand on vous cause racisme, on parle de racisme systémique: à la fois étatique ET sociétal ET culturel. Alors si Mamadou t'a fait un croche-patte à l'arrêt de bus en 5e et t'as traité de sale tuubab, pardon de pas verser la larmichette de rigueur, surtout que Mamadou se fait traiter de sale singe/nègre/ et autres joyeusetés et se fait tabasser par les keufs dans l'indifférence la plus totale GRACE au racisme. 

Idem pour le "racisme inversé" si brillamment démonté par Aamer Rhaman

Babtou fragile est plein de contradictions: elle/il n'hésite pas à minorer le racisme quand il touche des non-blanc-hes (avec suspicion, guillemets et conditionnel de rigueur) en revanche, si Babtou fragile décèle une odieuse manifestation de "racisme antiblanc" (et ça peut aller très vite hein) là c'est Apocalypse Now, la Chevauchée des Walkyries et un torrent de larmes comme quoi c'est dégueulasse l'antiracisme traditionnel laisse les blanc-hes de côté ouin ouin ouin où c'est-y qu'on peut se plaindre nous? 

Bonne nouvelle: PARTOUT. (Sauf ici, c'est pas la fête du slip.) 

Le "politiquement correct": Babtou fragile n'aime pas bien qu'on lui dise que ses propos sont racistes, et craint de devoir se museler: ce qui veut dire que Babtou fragile place sa sacro sainte liberté d'expression (en réalité son petit confort) bien au dessus de ta gueule, dont elle/il veut pouvoir se foutre en toute tranquillité. Babtou fragile va t'enjoindre fortement à faire preuve d'auto-dérision, comme sa caution racisée qui prend ça très bien, ELLE. A contrario, si tu oses te moquer de Babtou fragile, tu fais le jeu du FN avec ton racisme antiblanc et même que t'égorges des chatons dans ton grenier.(Grenier acquis grâce aux monstrueuses allocations scandaleusement grattées en ne foutant rien mais en volant tout de même le travail des blancs bons français.)  Et puis Babtou Fragile est pas raciste, les blagues c'est pour se moquer des racistes enfin voyons tu me connais. Pardon mais, qu'on me crache dessus au premier degré ou au second, le résultat est le même: un glaviot. Ca sera aussi dégueulasse,  et les racistes sensés être atteints par ce glaviot n'auront rien à nettoyer du tout.  

Babtou fragile déteste quand on lui met le nez dans son caca. Quand elle/il tient des propos racistes, sérieusement ou sous forme de blague (moisie) et qu'on le lui fait remarquer, vous pouvez d'emblée sortir le parapluie et le K-way: 

Relax, si les propos racistes ne sont "que des mots", ou même "des dérapages"....pointer le racisme, ce devrait pas être si grave, non? Ce ne sont que des mots. Et puis qu'est-ce que ça peut bien foutre qu'on pense que t'es raciste, vu que t'as pas l'air de te préoccuper des personnes victimes de racisme au quotidien? Ce qui est drôle, c'est de voir les gens totalement silencieux-ses devant des horreurs faire front (national) (cadeau) pour défendre une personne accusée de racisme. 

Voir se fâcher tout rouge (mais dans ce cas précis ça fait diversion pour les mensonges.) 

C'est simple pourtant: si tu veux pas qu'on te traite de raciste, ARRETE DE TENIR DES PROPOS RACISTES/ D EXCUSER LE RACISME/ DE LE NIER. C'est connu comme combine, non?

Attention, dans l'arsenal de Babtou fragile, aux côtés de la caution-racisée, y'a "l'avocat du diable". Le diable a pas besoin d'avocat. Si c'est ça votre priorité, vous participez au racisme. 

Bien sûr des racisé-es vont d'elles et d'eux mêmes prendre la défense des gens tenant des propos racistes, se joindre à l'équipe qui crie "vous exagérez vous voyez du racisme partout". Mais ce n'est pas parce qu'elles et eux l'ont intégré et ne sont pas dérangé-es par ça que c'est pas dérangeant pour autant. Tout comme l'excuse du "oui mais unetelle ou untel dit des trucs antiracistes, on peut pas le/la taxer de racisme, c'est un "dérapage"!". Heu si. Si je nettoie mon appart de fond en comble mais que je chie dans le salon, d'avoir briqué le sol et fait les vitres n'enlèvera en rien la merde sur ma table basse. 

Point pôtinage artistique: avec tous ces gens qui "dérapent", ce ne sont plus les médias qui devraient commenter leurs glissades nauséabondes, mais Pierre Fulla tout seul.  

Babtou fragile n'aime pas qu'on dise qu'en tant que blanc-he, qu'elle/il le veuille ou non, elle/il bénéficie de la domination blanche (d'ailleurs Babtou fragile a parfois du mal à admettre la domination blanche)  Babtou fragile y voit l'assertion catégorique: "les blancs sont racistes" et pour elle/lui c'est une honteuse généralisation qu'elle/il met sur le même plan que "les noirs sont fainéants et sentent mauvais", "les asiatiques sont fourbes", "les arabes sont des terroristes". 

Des personnes blanches se sont-elles vu refuser des logements au motif que "les blancs y sont racistes je veux pas de ça chez moi?"*Ont-elles déjà souffert de ce stéréotype de façon concrète, genre affiches/propagandes etc, afin de les inféoriser? Ont-elles vu des écrits sur "le péril blanc" et la menace que représentait leur prolifération? Les stéréotypes racistes font partie intégrante de l'entreprise de dénigrement des non-blanc-hes. Si vous dites "les blanc-hes sont racistes", ça n'a AUCUNE conséquence sur la vie des blanc-hes en tant que groupe ethnique. Quand vous entrez dans une chocolaterie avec affiches vintage, ce n'est pas un Blanc caricatural qui vante les mérites du chocolat Félix Pottin ou Banania. Ce n'est pas vous qui allez vous énerver, entendre la vieille peau dire bien haut exprès "et on a plus de tête de nègres", vous prendre dans la gueule votre statut de colonisé-e, de négresse, d'être inférieur, des fois que vous l'auriez oublié. 

POUR LA 100E FOIS: NOS SITUATIONS NE SONT PAS SYMETRIQUES, ELLES EXISTENT DANS UN CONTEXTE PARTICULIER. 

*Soyez bien sûr-es que Babtou fragile trouvera moyen de dégotter une anecdote non vérifiable sur le sujet hein. 

C'est drôle tout de même: quand nous on se plaint de racisme, qu'on raconte nos expériences, on nous demande des preuves-sans doute analysées ensuite par un panel d'expertEs. Alors que les blanc-hes croient sur parole les non-blanc-hes dès lors qu'elles/ils vont dans leur sens. 

Poursuivons. 

La mention des races sociales: Babtou fragile aime pas qu'on la/le dise blanc-he. Elle/il a tellement l'habitude d'être le neutre, l'universel, que ça la/le chafouine. Faites le test pour voir: prenez une fiction, regardez les descriptions de personnages dont la couleur n'est pas mentionnée: par défaut on admet que ce sont des personnages blancs. 

Babtou Fragile est parfois tellement à la masse que quand on lui dit d'arrêter de dire "black"  elle/il chougne que "oui mais si on dit Noir c'est raciste". Non non bichon, ce qui l'est, c'est de dire "une Black" ou "une Noire" pour parler d'une meuf dans un contexte où la mention de sa couleur n'apporte strictement rien. Personne ne dit "les white" (à part Manuel Valls face à une pénurie de "blancos" au marché d'Evry)

'"Oui mais tu dis "babtou", c'est comme dire "bougnoule"! Renifle Babtou fragile. Ben déjà non, vu que c'est un mot argotique pour dire blanc, tandis que "bougnoule" est un terme péjoratif. Et vu que vous dites "black" et que vous nous renvoyez systématiquement à notre appartenance raciale (tout en nous accusant d'en parler tout le temps et de nous victimiser, sinon c'est pas drôle) je vois pas pourquoi on pourrait pas dire "babtou". Fin de la pause linguistique. 

Synthétisons un peu avec des extraits du texte de John Metta, I, Racist. 

Je ne parle pas de race avec les Blanc-hes car j'ai si souvent observé que ça n'allait nulle part. Quand j'étais plus jeune, je pensais que c'était parce que tous-tes les Blanc-hes étaient racistes. Récemment, j'ai découvert que c'était plus nuancé que ça. 

Pour comprendre, vous devez savoir que les Noir-es pensent en terme de Population Noire. Nous ne voyons pas le meurtre d'un enfant noir innocent dans un autre Etat comme quelque chose de séparé de nous, parce que nous savons viscéralement que ce pourrait être nos enfants, nos parents, ou même nous. 

(...)

Les Noir-es pensent en termes de "nous" parce que nous vivons dans une société où les structures sociales et politiques interragissent avec nous en tant que Population Noire. Les Blanc-hes ne pensent pas en terme de "nous". Les Blanc-hes ont le privilège d'interragir avec les structures sociales et politiques de nos sociétés en tant qu'individus. Tu es "toi", je suis "l'un d'entre eux". (...) Ils n'ont pas besoin, ni le plus souvent un réel désir, de penser en terme de groupe. Elles et Ils sont soutenus par le système, et surtout non affectés par lui. 

Ce sont les attaques envers leur propre personne qui les affectent. Pour ma tante (blanche, NdT) la suggestion que "les gens du Nord sont racistes" est une attaque envers elle en tant que raciste. Elle est incapable de différencier sa participation à l'intérieur d'un système raciste (mobilité sociale, pas de profilage racial, capacité de déménager dans une banlieue blanche, etc.) d'une accusation d'être, elle, individuellement, raciste. Les Blanc-hes en général décident de défendre vigoureusement leur propre anti-racisme personnel, ou de signaler que ça n'existe pas parce qu'elles et ils ne le voient pas. 

Le résultat de ça est un argument répété sans cesse quand une personne noire dit "le racisme existe toujours. Il est réel.", et une personne blanche argue "vous vous trompez, je ne suis pas raciste du tout. Je ne vois même pas le moindre racisme." La réponse immédiate de ma tante n'est pas "Ceci est faux, nous devrions faire mieux." Non, sa réponse relève de l'auto-défense: "Ce n'est pas ma faute. je n'ai rien fait. Vous vous trompez." 

(..) Le racisme, c'est le fait que "blanc" signifie "normal" et que tout le reste est différent. Le racisme est notre acceptation d'un casting intégralement blanc pour Le Seigneur des Anneaux à cause de la "véracité historique", ignorant le fait qu'il s'agit d'un monde avec une histoire entièrement fictionnelle

(...) 

Le système est fait pour les Blanc-hes, donc les Blanc-hes n'ont pas à penser à propos de vivre dedans. (...)

La réalité de milliers de personnes violées, tuées, emprisonnées et systématiquement privées de leurs droits est moins importante que la suggestion qu'une seule personne blanche pourrait être complice dans un système raciste. (...) Des millions de vies noires valent moins que les sentiments blessées d'une seule personne blanche. 

Les Blanc-hes et les Noir-es n'ont pas une discussion sur la race. Les Noir-es, dans une logique de groupe, parlent de vivre dans un système raciste

Je vous invite bien sûr à lire tout ce texte génial. Je vois d'ici Babtou fragile agiter la main et hurler "oui mais ça c'est aux staïtz ici c'est pas pareiiiil!" 

Va donc lire ceci, tiens...Et puis va faire un tour sur ce blog, ça te fera pas de mal. 

Babtou fragile pense qu'ici, comme y'a pas de stats ethniques (oui bon y'a bien le père Ménard qui flique les gamins muslims mais c'était sans penser à mal.) on est tous-tes logé-es à la même enseigne...Et puis la société est métissée gna gna gna. Oui ben si le métissage mettait fin au racisme ça se saurait. J'aurais déjà mon prix Nobel de la Paix sous le bras. Et les ingénu-es qui pensent sincèrement que coucher avec une personne non-blanc-he garantit automatiquement du racisme vont au devant de grosses désillusions: les misogynes hétéro couchent bien avec des femmes hein...

Image provenant d'un article de The Feminist Wire, sourcé sur Luxury of Obliviousness (mais dont le lien ne correspond plus maintenant.) Grand merci à Jonas L. pour son aide. 

 

Quand on parle de racisme, dans le meilleur des cas on a droit à "oh la la c'est triste mais bon tu sais tous les blancs ne sont pas comme ça."

JE M EN TAPE. Si ta priorité c'est de défendre les blanc-hes, si ça t'emmerde plus que je puisse penser que les blanc-hes sont racistes que le fait que je subisse du racisme, bientôt ta nouvelle priorité ce sera d'esquiver les torgnoles. Et puis ce colorblind à la mord-moi-le-noeud..."oh la la c'est vilain quand même, on est pareil-les..." SUPER NOUVELLE VA DIRE CA AUX KEUFS, AUX PATRONS, A MA CONNASSE DE VOISINE, z'ont pas l'air au courant. 

A ce stade, Babtou fragile va te sortir l'argument clé du racisme intra-communautaire. Oui et? Ce n'est pas parce que des non-blanc-hes peuvent être négrophobes par exemple que ça t'autorise à l'être. T'as cru qu'on acceptait mieux misogynoir et racisme dès lors que ça venait de racisé-es? 

Ca fait chier pareil, et c'est tout aussi innacceptable. Nonobstant il faut bien comprendre une chose: les racisé-es racistes n'ont aucun intérêt à l'être. Le système n'est pas fait pour elles/eux non plus, tout ce qu'elles/ils font, c'est donner des billes aux blanc-hes. (et les blanc-hes racistes les colleront dans le même panier de toute façon, en plus d'agiter leur racisme à eux, qui bien sûr est beaucoup plus odieux que le racisme "normal". Bien joué les génies.) 

Babtou fragile se démonte pas, faut que le monde sache qu'elle/il souffre aussi et vient t'agiter sous le nez toute la souffrance du peuple blanc à travers les âges. 

Petit rappel. 

Tout ça pour ne pas avoir à ACCEPTER le fait que le racisme existe, perdure , et que ce n'est en rien un hasard. Babtou fragile n'en a généralement rien à carrer de la vie des non-blanc-hes. Elle/il va hurler au génocide pour des poulets à l'abattoir et rester silencieux-se devant le Nigéria: ce n'est pas sa faute, les non-blanc-hes meurent toujours dans l'indifférence. Et quand elles/ils réclament de l'attention, on parle d'émeute:

Sur le plan historique, nous pouvons voir les évènements de Watts sous deux aspects. Watts a tout d'abord fait surgir la question du rôle social de la violence de masse dans la formation d'une politique. J'ai utilisé le terme de violence de masse plutôt que celui, préféré par les élites, d'émeute, car ce terme, qui a souvent une connotation péjorative, cherche à masquer les objectifs politiques de ceux qui y sont impliqués. C'est aussi un terme, qui, issu des médias blanches, évoque, quand il est utilisé par elles, des images d'un peuple noir se jetant dans la rue, pris d'une orgie fréniétique de destruction. Mais une vraie histoire de l'Amérique en viendrait à conclure que les émeutes furent le fait des Blancs, qui utilisèrent la violence de masse afin de terroriser les Noirs et de leur interdire l'accès et au travail et à la citoyenneté.

We want Freedom, Une vie dans le parti des Black Panthers de Mumia Abu Jamal,Editions le Temps des Cerises, 2007.Traduction de Claude Audmal. p.45

 

Et quand Babtou fragile s'intéresse aux non-blanc-hes, c'est pour se valoriser, dans une perspective néo-coloniale ou paternaliste. Pompon sur la Garonne: quand des non-blanc-hes se solidarisent avec d'autres non-blanc-hes, ça la/le met de travers. Les femmes du Collectif MWASI s'en sont pris plein la gueule (via les réseaux sociaux) après la publication du texte Le blantriarcat, son whitesaviorisme et les réfugié-e-s de la Chapelle : et il se trouvait encore des gens pour baver non pas sur le fait qu'elles aient été insultées sur place, mais sur leur action, pas assez bien, forcément. Elles sont entourées de suspicion. C'est FATIGUANT. 

Le blog refugeetrip

Parlons un peu de l'appropriation culturelle, c'est au programme: tout est très bien expliqué dans ces textes:

Cultural Appropriation: The Fashionable Face Of Racism

Iggy Azalea and à Culture of Appropriation

What's wrong with Culture Appropriation? These 9 Answers reveal it's harm. 

En raison de la longueur, je n'ai pas traduit ces textes (ou même des extraits, mais si vous en voulez, demandez.) 

Alors on lit bien et après on vient pas ramener sa poire pour faire des "bubububu je veux me faire des dreadlocks je fais de mal à personne" et du "oui mais vous quand vous vous lissez les cheveux vous faites de l'appropriation culturelle alors?" ET POURQUOI ON SE LISSE LES CHEVEUX A TON AVIS GENIE? Parce que nos cheveux naturels ne sont pas acceptés sur nous. Parce qu'on est encouragé-es dès le plus jeune âge à tendre le plus possible vers les critères blancs d'acceptabilité. 

 

 

 

 

 

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